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La nuit

Dès 1781, Louis Sébastien Mercier écrivait dans son Tableau de Paris : « À quatre heures du matin, il n’y a que le brigand et le poète qui veillent. » La formule cristallise à merveille l’ambivalence de la nuit, poétique et dangereuse, inquiétante et protectrice.
La nuit efface les repères et transfigure le décor du quotidien ; parce qu’elle nous autorise à nous camoufler, elle est aussi une promesse de liberté.
Ce numéro invite à explorer l’imaginaire de la vie nocturne : le rythme décalé des travailleurs de la nuit, les circuits feutrés des activistes qui profitent de l’obscurité pour agir, les créatures inattendues, poétiques ou inquiétantes, lucioles ou bêtes sauvages, que les randonneurs croisent sous le ciel étoilé… Mais la nuit reste surtout le temps des songes, qu’ils soient peuplés de fantômes ou de douces rêveries : fermez les yeux, et laissez-vous dériver…

Les Pays de la Loire ont leurs oiseaux (près de deux cents espèces de nicheurs, « les deux tiers de l’avifaune qui se reproduit en France métropolitaine », nous dit la LPO), mais aussi des oiseaux de passage, migrateurs, hivernants, oiseaux des lointains… Ce numéro de 303 les suit, et saisit le territoire à travers chacun d’eux. On découvre que l’une des rares grottes qui présentent des dessins d’oiseaux datant de la Préhistoire se trouve dans la Mayenne ; qu’il s’est longtemps fabriqué des pigeons-sifflets dans la Sarthe ; que de nombreux oiseaux nichent dans les collections du Frac des Pays de la Loire. On se souvient que le commerce des oiseaux exotiques fut une dimension importante de l’histoire coloniale, on apprend que Donges abrite une station de baguage des passereaux migrateurs ; et que les cigognes qui font halte en Brière tendent à revenir, pour se reproduire, à l’endroit même où elles sont nées.
Approcher un pays par le biais de ses oiseaux, c’est peut-être toujours un peu cela : observer ce qui le définit, et sentir ce qui le libère de lui-même.

Pour en finir avec les préjugés qui entourent le cinéma d’animation, disons-le tout net : l’art de l’image par image n’a pas été inventé par Walt Disney, et il a produit bien autre chose que des histoires de chats et de souris ou des contes édulcorés pour enfants ! Depuis plus d’un siècle il est un art majuscule, à la croisée de tous les autres, qui puise son éternelle jeunesse dans sa capacité à se réinventer sans cesse. Un art de l’invention permanente dont chaque artiste est un pionnier à sa manière.
On peut dans les Pays de la Loire retracer un pan essentiel de son histoire, depuis la Vendée, où Serge Danot inventa Le Manège enchanté, jusqu’à Angers où Laloux, Moebius et Caza explorèrent de nouveaux horizons sous le signe de la science-fiction, en passant par Nantes où Jacques Demy tourna ses premiers films en stop motion.
La région est aussi un territoire où s’imagine le futur du cinéma d’animation : nombre de jeunes talents y sont formés ou produits et d’autres, venus du monde entier, y trouvent un havre inspirant pour inventer les récits de demain.

Le paysage occupe une place de choix dans la pratique photographique : s’il est impossible à saisir dans son entier et instable par nature, depuis le milieu du XIXe siècle nombre de photographes cherchent à le rendre lisible.
Cet ouvrage est un album de photographies célébrant le paysage. La formule est simple : des historiens, écrivains et chercheurs ont été invités à traiter du travail d’artistes photographes qui se sont intéressés au paysage en mêlant vision esthétique et visée documentaire.
Urbain ou naturel, le paysage constitue une expérience quotidienne que le regard du photographe explore. Les images présentées dans ce numéro spécial oscillent délibérément entre deux pôles : la stricte représentation de nos espaces de vie et la projection de nos imaginaires.

Pour quelles raisons les hommes ont-ils bâti et édifient-ils, aujourd’hui encore, des constructions qui dépassent en hauteur leur environnement naturel, plus hautes que celles de leurs voisins ou de leurs prédécesseurs ?
Donjons, clochers, gratte-ciel, grues, châteaux d’eau : la typologie de ces ouvrages est riche. Ils répondent à des besoins et des usages différents, souvent techniques et parfois symboliques.
Emblématique de la réussite économique et du pouvoir, la recherche de hauteur s’est mondialisée mais elle ne peut se résumer au simple fait de battre des records.
Le relief des Pays de la Loire ne présente pas de hauteurs spectaculaires mais de nombreuses constructions viennent jouer avec ses paysages et conforter l’identité des lieux : Nantes ne serait pas la même sans ses dernières grues, le Sillon et la tour Bretagne, Angers sans ses clochers et les tours de son château…
Ce numéro évoque aussi les rares sportifs assez téméraires pour proposer une approche singulière de la hauteur.

De carnaval ou de sécurité ? Tragique ou comique ? Mortuaire ou professionnel ? Ce numéro de la revue 303 embrasse la diversité des masques et leur pouvoir de reconfigurer notre rapport à soi et à l’autre. Comment leurs multiples visages révèlent-ils tout en cachant ? À moins qu’ils ne dissimulent tout en donnant à voir ?
Se découvre au fil des pages l’immense richesse polysémique d’un sujet capital dans l’art, le monde du travail, la parade costumée, la subversion politique, la médecine et l’architecture, sans oublier la séduction…

Tout le monde joue, à tout âge et dans toutes les cultures. Le jeu peut même marquer de son empreinte l’architecture et les paysages, comme en témoignent les labyrinthes des jardins de châteaux, où l’on joue à se perdre et à se retrouver.
Dans une logique évolutionniste, le jeu a une valeur adaptative et contribue au développement de l’individu (qu’il soit humain ou pas, car des comportements ludiques ont été repérés chez d’autres espèces, principalement des mammifères).
Il est pour cette raison principalement associé à l’enfance, où il permet de se confronter à l’environnement et aux premières relations sociales, mais chez les humains les adultes aussi jouent : ils ont même des jeux qui leur sont réservés, dans des cercles ou des casinos. Bien plus, depuis un demi-siècle le ludique envahit de nombreux aspects de la vie sociale : un phénomène qui nous renseigne sur l’évolution de nos sociétés.

Les arbres font depuis toujours partie de nos paysages et de notre vie: vénérés, taillés pour fournir matériau et bois de chauffage, plantés pour embellir nos lieux d’habitation, changés en œuvres d’art, ils imprègnent notre imaginaire comme notre quotidien.
La région des Pays de la Loire recèle de nombreux arbres emblématiques, comme le châtaignier d’Abbaretz ou les mystérieux arbres fossilisés de Brière, mais aussi les mini-forêts contemporaines, plantées dans les interstices de la ville, ou certaines œuvres d’art visibles dans les musées et l’espace public.
Ce numéro de 303 s’attache à retracer le rôle des arbres dans les domaines les plus divers, abordant successivement leur aspect patrimonial et historique, la façon dont ils influencent l’activité des humains et leurs modes de pensée, dans les sciences comme dans les arts. Avec comme fil rouge cette double question : quelle est aujourd’hui notre relation aux arbres, et comment pouvons-nous faire d’eux nos alliés pour favoriser le vivant ?

Dans le pays nantais, en Vendée et en Anjou, la figure historique de Gilles de Rais et le personnage de Barbe Bleue ont longtemps été confondus. Leurs histoires, malgré des points communs, diffèrent pourtant, et rien n’indique que la vie de cruauté du puissant seigneur de Tiffauges ait inspiré à Charles Perrault l’effrayant tueur de femmes de son conte, bien plus tardif.
Au-delà de l’amalgame de leurs personnalités, Barbe Bleue et Gilles de Rais ont aussi, chacun à sa manière, durablement irrigué la culture populaire à travers de multiples représentations : si des milliers de pages ont été écrites sur Gilles de Rais, l’iconographie, la bibliographie et la filmographie consacrées à Barbe Bleue sont surabondantes.
Ce numéro propose d’explorer la stratification des interprétations de ces deux personnages, l’un historique, l’autre imaginaire, à travers les siècles. Ouvrant à sa manière la porte d’un cabinet secret, il tente aussi de sonder le sens de la fascination et de l’horreur qu’ils ont suscitées, et celui de leur présence dans la culture la plus contemporaine.

À l’image d’un cabinet de curiosités, cet Atlas des curiosités témoigne de l’Étrange, ordinaire et extraordinaire, qui nous entoure. Consacré aux lieux singuliers qui ponctuent le territoire des Pays de la Loire, il entrelace différentes approches : une enquête sur les mondes souterrains, des points de vue sublimant la nature alentour, un inventaire d’architectures exceptionnelles, des espaces d’exposition atypiques, des expressions artistiques intranquilles et des lieux de culte fantasques…
Précis, documenté, cet Atlas des curiosités privilégie l’inattendu : à chacun des lieux recensés est liée une histoire attachante, qui pourra surprendre celle ou celui qui connaît bien la région, ou inviter le visiteur occasionnel à quitter les sentiers balisés.